Les mouvements migratoires provoquent des bouleversements à plusieurs niveaux chez les migrants. Sur le plan individuel, on note des remaniements identitaires consécutifs aux trajectoires migratoires, à l’installation dans le nouveau pays d’accueil et des transformations permanentes de la personnalité

A l’échelle familiale, les migrations suscitent des changements au niveau des statuts, places et rôles de des membres en raison de la rencontre entre un modèle familial privilégiant l’autonomie du couple et des enfants avec un système accordant l’importance à la famille étendue soucieuse du bien-être de chaque membre. Des interactions entre ces membres peuvent naître des conflits de valeurs, d’intérêts. Dans la sphère conjugale, les conflits peuvent porter sur le rapport à l’argent, du statut de la femme, etc…. Pendant que certains partenaires souhaitent préserver le fonctionnement du système familial du pays d’origine, d’autres, au contraire, recherchent l’autonomie, l’égalité, l’épanouissement personnel et professionnel.

Les conflits intergénérationnels n’en sont pas des moindres. Ils mettent aux prises des parents migrants désireux de conserver les méthodes éducatives de leur culture d’origine et leurs descendants affilés aux valeurs de la société d’accueil dans laquelle ils sont arrivés dès la tendre enfance ou y sont nés et élevés. Ayant intériorisés au cours des apprentissages les codes du pays de naissance ou d’adoption, certains adolescents s’en identifient, les valorisent au détriment des références culturelles du parent migrant. Ce dernier peut considérer ces attitudes comme une forme de transgression et les sanctionner par des punitions. Les conflits ont pour objet le respect des parents, les fréquentations, des pratiques alimentaires et vestimentaires, des rapports sexuels, du mariage « dit arrangé », etc…

Aux conflits familiaux s’ajoutent des différends entre des usagers migrants et des travailleurs sociaux qui les accompagnent à travers un référentiel axé sur le modèle individualiste auquel ils sont peu familiarisés. Des incompréhensions et des malentendus culturels pointent des échanges et peuvent avoir des répercussions désagréables sur l’équilibre des populations migrantes en termes d’obstacles au processus d’intégration et l’éclatement des familles accompagnées. Les conséquences sont plus considérables lorsqu’ils s’associent à un vécu de précarité sociale et économique induite par la migration. Le dispositif de médiation interculturelle prend tout son sens dans la mesure où il intervient pour faciliter la transformation du regard des acteurs en conflit, créer un espace d’échange propice à l’émergence d’une culture hybride. Elle est aussi importante pour mettre en lien des univers culturels distants et ayant des codes de langages différents.

La médiation interculturelle vise à réduire les tensions familiales et sociales dans un contexte multiculturel.

  • S’ouvrir et reconnaître l’Autre
  • Rétablir la communication et construire des liens
  • Trouver ensemble des solutions aux conflits

Quand et pourquoi ?

Quand la culture fait partie des sources de conflits avec un membre de votre famille, un service public, une institution….

En cas de défaut de compréhension de la culture de l’autre

Pour dépasser les conflits interpersonnels en contexte multiculturel

Comment ?

À travers l’organisation d’entretiens confidentiels de médiation interculturelle

Pour les particuliers : le tarif est modulé en fonction des revenus des personnes (nous contacter pour en savoir plus)

Pour les institutions : le tarif est forfaitaire (nous contacter pour un devis sur mesure)

Pour qui ?

Pour des personnes, couples, familles multiculturelles ou migrantes en conflit

Les bénévoles ou professionnels qui les accompagnent

Les institutions et services publics en relation avec les populations migrantes : école, centres sociaux, service de santé, etc.

Avec qui ?

Des médiateurs familiaux interculturels qualifiés et expérimentés situés à l’interstice de la théorie et des réalités du terrain.

Les médiateur interculturel offre un accueil bienveillant, pose un cadre et des règles pour protéger la circularité, l’horizontalité des échanges et garantir la confidentialité des entretiens. Il est en capacité de cerner les transformations identitaires consécutives à la migration ainsi que les trajectoires migratoires.

Il aide les parties en conflits à faire évoluer leur conception de la réalité dans un contexte multiculturel.

L’adoption de cette posture nécessite le développement de compétences culturelles qui exigent :

  • La prise de distance par rapport à sa propre culture dans le but de se libérer des filtres entretenant l’ethnocentrisme et les préjugés et les discriminations
  • L’obligation de s’ouvrir à la culture de l’Autre et d’en saisir les modes de fonctionnement
  • L’acquisition des connaissances culturelles et linguistiques concernant des populations faisant l’objet de son intervention
  • La création d’un espace transitoire de communication et d’intercompréhension utiles à la fabrication une troisième culture ou d’une culture tierce

Pour aller plus loin...

COHEN-EMERIQUE, Margalit, 2015. Pour une approche interculturelle en travail social, 2e éd., Rennes, EHESP.

SAUQUET, M. (2007). L’Intelligence de l’autre. Prendre en compte les différences culturelles dans un monde à gérer en commun, Paris, éditions Charles Léopold Mayer.

CASRNIR, F.L. (1999). « Foundations for the study of intercultural communication based on a third-culture building model », Journal of Intercultural Relations, 23, 1, 91-116.

PLIVARD, I. (2010). « La pratique de la médiation interculturelle au regard des populations migrantes et issues de l’immigration », Eres connexions, 2010/1, n°93.

MORINEAU, J. (2017). L’esprit de la médiation, Paris, Eres.

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« Pour moi, l’école est le seul moyen de réussite. Malheureusement mon fils préfère l’art plastique qui le distrait. La médiation interculturelle m’a aidé à comprendre que l’enfant peut réussir en faisant ce qui le motive et a du sens pour lui. Je suis ravi. » (Sali, parent migrant d’origine africaine résident en France depuis 20 ans)

« Mes parents ont compris avec l’aide du médiateur interculturel que je peux aussi choisir mes habits, mes copains, sortir avec comme le fait mon frère, sans que cela nuise à mon cursus scolaire » (Mariama, âgée de 16 ans, vivant en Belgique)

Jeunes femmes sortant en boîte de nuit
Mère surprotégeant son enfant
« J’ai pris du recul avec la médiation familiale interculturelle, qui m’a aidée à me rendre compte du mal que j’ai fait à mon fils. Je l’ai surprotégé en faisant tout pour lui. Maintenant j’ai lâché prise, ce qui lui a permis de prendre sa place. Il a trouvé du travail et vit en location, chose qui était inadmissible pour moi auparavant » (Amélie, d’origine italienne, après un processus de médiation avec son mari indien d’origine)

 

« Lorsque les conflits parentaux concernent la religion des enfants et la culture de chacun des parents, c’est difficile de trancher. J’ai souhaité que notre fils soit baptisé, sa maman a refusé. J’ai voulu l’amener en Afrique chez mes parents, sa maman a encore refusé. La médiation m’a aidé à accepter les choix de madame et à me séparer d’elle sans déchirure » (Paul, chrétien catholique d’origine africaine. La mère de son fils est d’origine russe et sans religion)

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« Grâce à la médiation interculturelle, j’ai réalisé que je dévalorisais mon épouse. J’apprends à respecter ses habitudes alimentaires. Cela lui permet d’affirmer son identité culturelle». (Paul, canadien d’origine et en conflit avec son épouse d’origine vietnamienne)

« J’ai demandé un service à une dame et je me suis mis à rire. La dame s’est fâchée en croyant que je me moquais d’elle. Grâce à la médiation interculturelle, j’ai pris conscience des différences et je fais désormais attention » (un usager migrant)

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Jennifer est toujours inquiète avant une piqûre. Deux infirmières la rassurent avant la procédure, tout en cherchant les veines qu’elles pourront piquer.

« Je croyais que l’hôpital était la seule voie pour se faire soigner en cas de maladie. Avec la médiation interculturelle, j’ai compris que la maladie ne signifie pas la même chose pour tous les patients, qu’il existe une diversité de modes de soins, par exemple les bains de purification dans certaines régions d’Afrique » (une infirmière)